Voir un médecin au Québec : patience de mise

J’avais lu quelques articles en début de semaine au sujet de cette étude de l’institut Fraser qui place le système de santé québecois parmi les meilleurs en ce qui concerne le rendement par rapport au coût. Autant dire que ce genre d’études ou d’articles me fait toujours un peu froncer les sourcils, étant donné la misère soviétoïde de mes expériences avec les cliniques et médecins ici. L’article suivant remet les choses en perspective :

http://affaires.lapresse.ca/opinions/chroniques/francis-vailles/201301/17/01-4612105-je-veux-voir-un-bon-docteur-vite.php

Par exemple, Juliette fait des fortes fièvres depuis plusieurs jours. Évidemment, nous n’avons pas de médecin (peu de Québecois disposent de ce privilège). Seule option, à part aller à l’urgence (ce qui ne se justifie pas dans ce cas précis) : une clinique sans rendez-vous où une poignée de médecins (jamais les mêmes) font passer à la chaîne des hordes de malades qui s’accumulent devant les portes de la clinique à partir de 6 heures du matin, celle-ci ouvrant à 8 heures !  Il n’est pas rare de voir un panneau vers 14h indiquant que la clinique ne prend plus de patients, et nous invitant soit à aller à l’urgence, soit à revenir le lendemain.

Aujourd’hui en l’occurrence, Juliette était très faible et malade le matin à la garderie, et je suis allé à la clinique à 14h. J’ai vu un médecin à 17h. Trois heures d’attente donc avec un enfant malade qui pleure, dans une salle d’attente remplie de personnes malades – rien de tel pour la propagation des microbes ! C’est une expérience tout à fait typique et je dirais même «pas si pire». Nous avons déjà attendu des cinq heures, six heures, et même dix heures à l’urgence une fois avec Alexandre bébé, sans jamais voir un médecin (nous sommes finalement rentrés à la maison car il semblait aller mieux)…

Quand un enfant est malade, la stratégie de Gwen maintenant est de se rendre devant la clinique à 6h. Il y a parfois déjà du monde qui fait la file ! Mais bon cela lui garantit d’être parmi les trois premiers patients de la journée. Je lui amène l’enfant malade à 8h moins 10, ainsi il est possible de voir un médecin relativement rapidement et de quitter la clinique vers 8h30-9h, heure à laquelle les patients qui faisaient la file sont encore en train de s’inscrire à l’accueil.

Alors certes, les consultations sont gratuites (on ne paie jamais un médecin ici et la médecine privée est à toutes fins pratiques inexistante), mais bon on paie indirectement via nos impôts de toute manière, et on paie certainement en temps perdu,

On dirait que personne ne sait quoi faire pour améliorer la situation, alors en attendant, on croise les doigts pour ne pas tomber malade et passer une demi-journée dans une salle d’attente…


Comments

Une réponse à “Voir un médecin au Québec : patience de mise”

  1. Shocking! Barbaric! Just like the States!

    Mom

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