Bilan d’une année d’informatique libre

C’est en 2012 que l’utilisateur de logiciels libres que je suis est devenu un libriste convaincu, certains observateurs osant même me qualifier d’intégriste ;), tâchant au maximum de mettre ses pratiques informatiques quotidiennes en adéquation avec ses convictions.

Un peu de mise en contexte tout d’abord. Venant du monde Apple, dont j’étais un client fidèle (pour l’aspect «it just works!»), j’ai fait mes premières incursions dans le monde du libre pour des raisons purement financières initialement, le remplacement de mon iBook G4 PPC par une nouvelle machine Apple me paraissant scandaleusement hors de prix (sans compter que je n’ai pas apprécié à l’époque qu’Apple abandonne ses clients sous PPC comme des vieilles chaussettes). La connaissance et l’appréciation de la philosophie libriste sont venues plus tard, au cours de mois d’utilisation de différents systèmes d’exploitation et logiciels libres.

C’est en 2012 que j’ai posé des actions concrètes, dont certaines sont encore en cours, pour d’une part utiliser exclusivement du libre chez moi, et d’autre part briser la dépendance envers certaines entreprises telles que Google, Facebook, etc… C’est une éducation permanente, qui implique quelques petits sacrifices d’un point de vue pratique, mais qui ouvre les yeux sur certaines dépendances cachées que l’on ne soupçonne parfois pas, ou que l’on devine mais qu’on choisit sciemment d’ignorer.

Le premier point s’est traduit concrètement par :

  • Remplacement de Linux Mint (excellente distribution au demeurant) par Trisquel sur ma machine principale. Trisquel est grosso modo un Ubuntu 100% libre au sens de la FSF.
  • Utilisation de Trisquel sur un netbook
  • Remplacement de MacOS par Debian sur le vieux iBook
  • Remplacement du Android fourni par Samsung par CyanogenMod sur mon Samsung Galaxy S, et remplacement de Google Play par le dépôt d’applications libres F-Droid
  • Remplacement de mon routeur Airport d’Apple par un routeur dont j’ai remplacé le firmware d’origine par dd-wrt

Pour le second point, il s’est agi de :

  • acheter un petit serveur pour auto-héberger un maximum de services. Ce serveur tourne sous Trisquel aussi et héberge aujourd’hui par exemple une galerie de photos et un lecteur de flux RSS
  • cesser d’utiliser tous les services de Google : courriel, calendrier, blogue… et les remplacer par des services auto-hébergés ou fournis par l’hébergeur de mon domaine benwen.info
  • supprimer définitivement mon compte Facebook (remplacé par ce blogue pour ce qui est du partage d’informations)
  • supprimer mon compte Twitter et utiliser Identi.ca à la place

De plus j’ai commencé à fréquenter les rencontres mensuelles du Club Linux Atomic de Montréal, et à y faire de belles rencontres.

Au final, c’est intéressant à la fois d’un point de vue technique, et d’un point de vue philosophique, car on se rend compte qu’être maître de son destin numérique n’est pas forcément chose aisée dans ce nouveau monde ou des entreprises sont plus que prêtes à nous fournir des services pratiques «gratuitement», en échange d’une dépendance future assurée, d’une inquiétante érosion de la notion de vie privée, voire d’une surveillance numérique de tous les instants. Le libre est notre bouée de sauvetage face à ces périls.


Comments

Une réponse à “Bilan d’une année d’informatique libre”

  1. I agree with you, Benjamin. But most of us wouldn’t even begin to know how to do what you did. Anyway, I’m happy you are now free of Apple and Google. Good for you!

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